Bien lire le sujet
Le piège d'un sujet de philosophie, c'est souvent
son caractère anodin, presque trop simple : parfois, on pourrait presque
vouloir répondre par oui ou par non. Il faut se méfier, car le premier
objet de la dissertation de philosophie, ce n'est pas la réponse à la
question posée, c'est la question elle-même. La première tâche, en
lisant un sujet, c'est donc de voir tout ce qu'il a de complexité
cachée, tous les problèmes qu'il recèle, et surtout pourquoi aucune
réponse simple ne peut lui être apportée. Ainsi, Pau est-il au nord de
Lille ? n'est (en principe) pas un sujet de philosophie, car on peut
trouver la réponse en consultant une carte. La lecture du sujet, des
différents termes, doit ainsi aboutir à une problématique : la
problématique est une forme d'incertitude, de conflit entre deux thèses
qui apparaissent également fondées, et qui pourtant ne sont pas
compatibles. La meilleure image que l'on peut donner d'une
problématique, c'est l'illusion d'optique : dans une illusion d'optique,
on a à la fois une illusion (le bâton plongé dans l'eau a l'air brisé)
et la conscience que c'est une illusion (quand on le sort de l'eau, on
voit bien qu'il n'est pas brisé) : il faut arriver à comprendre comment
le bâton peut avoir l'air brisé sans être brisé.
La première partie de nos fiches téléchargeables comporte
toujours une analyse du sujet, qui vise à faire ressortir la
problématique. Il n'y a bien sûr pas qu'une seule problématique
possible.
Exemple (tiré de nos fiches téléchargeables) : "Que nous apprend l'histoire ?"
"Le problème de ce sujet sera de dépasser l'évidence selon laquelle « apprendre l'histoire » signifie assimiler les informations permettant de retracer le cours des évènements dans le temps. En effet, la question « que nous apprend l'histoire ? » semble indiquer que selon le sens de l'histoire que l'on privilégie, il se joue plus qu'une simple transmission d'informations, c'est-à-dire que l'histoire nous permet de raisonner et de former notre pensée critique pour interroger notre façon de percevoir et de comprendre le monde qui nous entoure..."
"Le problème de ce sujet sera de dépasser l'évidence selon laquelle « apprendre l'histoire » signifie assimiler les informations permettant de retracer le cours des évènements dans le temps. En effet, la question « que nous apprend l'histoire ? » semble indiquer que selon le sens de l'histoire que l'on privilégie, il se joue plus qu'une simple transmission d'informations, c'est-à-dire que l'histoire nous permet de raisonner et de former notre pensée critique pour interroger notre façon de percevoir et de comprendre le monde qui nous entoure..."
Le plan ? oui, mais après la problématique
La dissertation est un exercice de méthode et d'argumentation : le plan
que vous allez choisir est donc capital car il doit témoigner de votre
démarche de réflexion. Évitez cependant de commencer votre travail par
chercher le plan, et de croire qu'il est achevé quand vous le tenez. Le
plan doit en effet se déduire de la problématique : si elle vous manque,
impossible de construire un plan efficace.
Nos fiches téléchargeables comportent toutes un plan (détaillé
ou rédigé) qui correspond à l'analyse du sujet que nous proposons / le
choix d'une problématique différente pourrait imposer un autre plan.
Traditionnellement, le plan se compose de trois parties. Thèse,
antithèse, foutaise ? Si pour vous thèse-antithèse-synthèse, cela veut
dire un plan oui/non/peut-être, en effet, vous risquez de rater votre
dissertation. Le principe est plutôt de discuter dans chacune des deux
premières parties une thèse en montrant à la fois sa force et ses
limites ; la dernière partie doit apporter une synthèse, une
réconciliation de ces points de vue également valables mais limités, en
choisissant une perspective
Exemple de plan proposé par philofacile.com (tiré de nos fiches téléchargeables) : "Que nous apprend l'histoire?"
"1)
a. Si l'histoire est une juxtaposition d'évènements, apprendre l'histoire signifie apprendre une chronologie d'évènements, c'est-à-dire savoir que ces événements ont eu lieu,
b.dans un certain ordre chronologique et linéaire
c. et entretiennent des rapports de causalité dans lesquels tous les évènements ont des degrés d'importance variables.
2) Mais cette réflexion sur la question de savoir comment définir des évènements importants conduit à montrer que l'histoire n'est jamais une pure donnée objective mais doit être interprétée et construite dans la masse des évènements. Cette remarque permet de montrer que l'histoire ne laisse pas aussi facilement comprendre comme une succession linéaire d'évènements.
a. Apprendre l'histoire nous apprend alors moins ce que nous avons été que ce que nous sommes, dans la mesure où l'ordre est toujours supposé. Nous sommes donc confrontés à une vérité historique relative,
b. qui nous oblige à critiquer nos propres méthodes de pensée
c. et nous conduit plus à supposer ce que nous avons été pour constater ce que nous sommes devenus..."
"1)
a. Si l'histoire est une juxtaposition d'évènements, apprendre l'histoire signifie apprendre une chronologie d'évènements, c'est-à-dire savoir que ces événements ont eu lieu,
b.dans un certain ordre chronologique et linéaire
c. et entretiennent des rapports de causalité dans lesquels tous les évènements ont des degrés d'importance variables.
2) Mais cette réflexion sur la question de savoir comment définir des évènements importants conduit à montrer que l'histoire n'est jamais une pure donnée objective mais doit être interprétée et construite dans la masse des évènements. Cette remarque permet de montrer que l'histoire ne laisse pas aussi facilement comprendre comme une succession linéaire d'évènements.
a. Apprendre l'histoire nous apprend alors moins ce que nous avons été que ce que nous sommes, dans la mesure où l'ordre est toujours supposé. Nous sommes donc confrontés à une vérité historique relative,
b. qui nous oblige à critiquer nos propres méthodes de pensée
c. et nous conduit plus à supposer ce que nous avons été pour constater ce que nous sommes devenus..."
Soignez l'introduction
L'introduction est le premier contact avec votre
correcteur : s'il est raté, il risque bien de ne pas vous lire avec la
même gentillesse ou tout simplement avec la même attention. Dans
l'introduction, vous devez a) motiver le sujet (c'est-à-dire montrer en
quoi il est nécessaire, urgent, capital de s'y plonger) et b)
problématiser (c'est-à-dire transformer l'énoncé en un problème
philosophique)...évitez donc d'en rester à un bavardage
pré-philosophique, histoire de garder les bonnes idées pour le
développement. Une introduction sans concept philosophique, sans
problème, sans tentative de définition
Évitezle recueil de citations
Beaucoup pensent qu'une bonne copie de philosophie,
c'est une copie qui cite les bons auteurs. Certes, la philosophie est
une discipline qui a ses champions, qu'on appelle sans originalité des
philosophes. Les connaître, c'est s'appuyer sur leur réflexion pour
éviter de tomber dans des banalités ou passer à côté d'une difficulté
essentielle : mais ce n'est pas pouvoir citer une quinzaine de mots de
chacun d'eux. La citation ne prouve jamais rien, or votre copie doit
démontrer. Et la citation ne prouve pas non plus que l'on connaisse
l'auteur. La seule chose que produit immanquablement une citation, c'est
un voyant d'alerte chez le correcteur, qui lui signale qu'on est en
train d'essayer de le séduire et de l'embobiner. Si la citation est mal
utilisée, si la pensée évoquée n'est pas précisée, le seul résultat sera
de l'irriter.
Voilà pourquoi nos fiches ne comportent pas de citations, mais des raisonnements : l'objet de la dissertation de philosophie est de penser un problème, et les citations ne sont ni nécessaires ni efficaces pour réussir.
Voilà pourquoi nos fiches ne comportent pas de citations, mais des raisonnements : l'objet de la dissertation de philosophie est de penser un problème, et les citations ne sont ni nécessaires ni efficaces pour réussir.